Korrik

Sous le soleil pikërisht

Passé le mois de juin, la lumière albanaise n’éclaire plus, elle dissout. Hommes et chiens errants, véhicules, monuments, arbres et bâtiments disparaissent, privés d’ombre : tout s’aplatit sous l’immense éclat blanc. C’est le soleil de Meursault, le soleil assassin qui accable, qui enrage, qui rend tout effort vain, toute morale absurde et toute mémoire obsolète.

Lire la suite

Télé-crochet

Premier roman (allégorie)

Décembre, le soleil s’attarde et les grenades saignent. On démonte une par une les terrasses de mes bars préférés. Chassé de l’une à l’autre, j’ai l’impression d’être dans ces jeux de plates-formes où le sol s’émiette sous les pieds du héros et le force à la fuite. Je vais bientôt devoir me réfugier à l’intérieur, où je ne sais que trop ce qui m’attend : d’omniprésentes télévisions, de la soupe internationale ou bien – quand le patron est mélomane – des CD de reprises des Beatles à la flûte de pan. Parfois même Joe Dassin, qui est ici un éminent représentant du chic français. Ne riez pas : les voies du chic sont impénétrables. N’importe quel sapeur vous le dira. Lire la suite

L’aigle

Ferry désaffectés sur le Lac de Koman

Les gens d’ici n’en finissent plus d’épiloguer sur le dernier Serbie-Albanie. La rencontre se jouait à Belgrade il y a déjà deux semaines. Quelques minutes avant la mi-temps, un drone tirant un drapeau de la Grande Albanie est entré sur la pelouse, un joueur Serbe l’a attrapé au vol, des Albanais lui sont tombés dessus. Coups de poing, insultes, irruption des supporters ultras sur le terrain, projectiles, foire d’empoigne et fin du match.

Lire la suite