Le jeu des premiers jours

Passer la saison des pluies à Addis Abeba, c’est peut-être courir le risque de la détester un peu. Entourée de collines dont on ne voit jamais les couleurs sous le ciel maussade, la ville est grise, fraîche, bossue, humide et polluée. Il y pleut tous les jours, fort, plusieurs heures. Dans ces moments où les gouttes tambourinent sur le toit en tôle de notre maison d’accueil, je me demande si on n’aurait pas mieux fait de déménager à Brest où, au moins, il y a la mer.

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Je me souviens d’un soir, il n’y a pas longtemps, au Tarmac des Auteurs. Le Tarmac, ce sont quatre murs de parpaings nus dessinant un carré de terre, avec le ciel pour plafond. Au fond, un vieux container abritant un bureau. A l’avant, une scène. Entre les deux, quelques rangées de chaises en plastique blanc.
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Un jour au stade

Ouh le joli drapeau[Photo du talentueux Benoît « Homework » Almeras]

Quand on est un blanc à Kinshasa, le Stade des Martyrs, c’est un peu comme Brazzaville : on passe devant, on le voit souvent, on n’y va jamais*. A moins d’avoir, parmi ses connaissances, un de ces précieux contacts qui facilitent parfois la vie dans la capitale congolaise…

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Interlude informatique

Vous connaissez Google Ngrams ?

C’est un outil qui permet de mesurer, dans l’énorme masse de publications parues entre 1900 et aujourd’hui, la proportion de celles qui contiennent un mot ou une expression donnée. Par exemple, si je fais une recherche sur « nucléaire », il me sort une courbe qui reflète la fréquence d’apparition de ce mot dans les livres, journaux, etc. au fil des années (avec un beau pic pendant la Guerre Froide).

Cet outil merveilleux, quoique actuellement proposé en version de test, permet déjà d’aborder un certain nombre de questions essentielles.

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Jupiter

 [Photo : La Belle Kinoise Prod]

Ce qui frappe d’abord chez Jupiter, c’est sa voix. Elle a le timbre grave, le grain terreux, les harmoniques d’outre-tombe d’un orgue d’église qui aurait fumé trop de gitanes. Un peu nasillarde dans mon téléphone, je l’écoute me donner rendez-vous pour nous rendre ensemble chez un luthier de la Cité nommé maître Soklo.
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