Addis congolaise

A Addis Abeba, les rues sèchent doucement, le soleil renaît, les goyaves font leur apparition aux étalages des souks, les parapluies se changent en ombrelles. La fête religieuse de la Vraie Croix allume dans les quartiers des milliers de brasiers autour desquels se pressent les enfants, les familles. Les rues ressuscitent dans le brouillard sacré des incendies. On n’y voit goutte. Ça sent l’eucalyptus brûlé. Une nouvelle saison des pluies touche à sa fin.

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Je me souviens d’un soir, il n’y a pas longtemps, au Tarmac des Auteurs. Le Tarmac, ce sont quatre murs de parpaings nus dessinant un carré de terre, avec le ciel pour plafond. Au fond, un vieux container abritant un bureau. A l’avant, une scène. Entre les deux, quelques rangées de chaises en plastique blanc.
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Un jour au stade

Ouh le joli drapeau[Photo du talentueux Benoît « Homework » Almeras]

Quand on est un blanc à Kinshasa, le Stade des Martyrs, c’est un peu comme Brazzaville : on passe devant, on le voit souvent, on n’y va jamais*. A moins d’avoir, parmi ses connaissances, un de ces précieux contacts qui facilitent parfois la vie dans la capitale congolaise…

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Jupiter

 [Photo : La Belle Kinoise Prod]

Ce qui frappe d’abord chez Jupiter, c’est sa voix. Elle a le timbre grave, le grain terreux, les harmoniques d’outre-tombe d’un orgue d’église qui aurait fumé trop de gitanes. Un peu nasillarde dans mon téléphone, je l’écoute me donner rendez-vous pour nous rendre ensemble chez un luthier de la Cité nommé maître Soklo.
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Les congonautes

Sur l’avenue Uganda, l’immeuble voisin du nôtre abrite l’ambassade de Corée du Nord. C’est une haute construction délabrée, aux vitres aveugles, surmontée d’une antenne tordue assez grande pour y faire sécher les slips de toute l’Armée Rouge. Derrière le bâtiment s’étend une vaste cour de béton, sillonnée de craquelures dans lesquelles poussent des mauvaises herbes. Un vieux container Aeroflot y moisit dans un coin.

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